BERD

Créer des marchés bancaires verts en Afrique

By Anthony Williams
@ebrdtony


English translation

Forum BERD/BMCE Bank of Africa à Casablanca sur le financement climatique

La création de marchés bancaires verts en Afrique a constitué le thème essentiel du forum qui a eu lieu ce jour à Casablanca au Maroc, moins d’un mois avant la conférence majeure sur le climat qui doit se tenir au Maroc pour inaugurer une nouvelle ère dans la lutte mondiale contre les effets du changement climatique.

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) s’est associée à la Banque marocaine du commerce extérieur (groupe BMCE Bank of Africa) pour organiser un forum d’une journée dans la ville marocaine de Casablanca sur les initiatives à prendre afin de mobiliser le secteur financier face au défi climatique en Afrique.

Le forum BERD/BMCE Bank of Africa, intitulé « Création de marchés bancaires verts en Afrique », est un exemple important des mesures adoptées pour mettre en œuvre l’accord de Paris sur le climat qui a été conclu à l’échelon international en 2015 et entrera en vigueur au cours des prochaines semaines.

Le forum de Casablanca a porté spécifiquement sur les initiatives concrètes à prendre pour concrétiser la vision de Paris, un thème qui sera repris dans le cadre des discussions sur le climat lors de la COP 22 prévue à Marrakech en novembre, faisant suite à la COP 21 à Paris l’an dernier.

De hauts représentants de la BERD et de BMCE Bank of Africa ont accueilli les invités issus de nombreux pays d’Afrique au forum sur les marchés bancaires verts. Bien que la BERD n’investisse que dans trois pays africains – l’Égypte, le Maroc et la Tunisie – d’autres pays à travers le continent envisagent d’appliquer le modèle de financement de la BERD.

 

 « Il est urgent de mener une action énergique pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux », a déclaré, lors de son discours inaugural à l’occasion du forum, Josue Tanaka, Directeur du Département de l’efficacité énergétique et du changement climatique à la BERD. « La BERD est fermement convaincue que les banques tiendront un rôle de plus en plus grand dans la mobilisation d’un financement vert et que des avantages considérables pourront être obtenus pour l’environnement grâce à leurs importantes capacités de distribution », a-t-il souligné.

« Parallèlement au grand succès commercial de la première ligne de financement dédiée à l’énergie durable d’un montant de 20 millions d’euros, MorSEFF a permis au groupe BMCE Bank of Africa de renforcer sa connaissance du marché de l’énergie renouvelable, d’améliorer la sensibilisation de l’entreprise et d’accompagner le développement de ressources dédiées à la promotion du développement durable, de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. C’est ainsi avec enthousiasme et engagement que, dans le contexte de la prochaine COP 22, nous renouvelons notre partenariat avec la BERD, l’AFD et la BEI pour un nouveau programme MorSEFF, conçu pour soutenir les entreprises dans leur démarche environnementale et nous positionner en tant que banque de référence dans le domaine », a commenté Othman Benjelloun, Président Directeur Général du groupe BMCE Bank of Africa.

Les deux organisations ont profité de l’occasion offerte par ce forum pour mettre en avant les accomplissements des clients de BMCE Bank of Africa, qui ont investi dans des projets en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique en ayant recours à un mécanisme de financement conjoint BERD/BMCE Bank of Africa.

Lors d’une cérémonie qui s’est déroulée mercredi soir au siège de BMCE Bank of Africa, des prix ont été remis aux entreprises pionnières dans l’utilisation durable de l’énergie et aux personnes qui ont contribué à faire aboutir des projets axés sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

Le forum proposait des séances qui ont entre autres porté sur la réglementation encadrant les produits financiers innovants dans le domaine écologique et sur le rôle des banques commerciales dans la promotion de la transition vers une économie verte et de la coopération avec les banques de développement.

L’intégration d’un financement vert dans les opérations commerciales des banques a également constitué un des principaux thèmes du forum. Le principe d’une telle intégration est au cœur même du mécanisme de financement pour l’énergie durable (MFED) de la BERD, désormais introduit avec succès dans quelque 24 pays.

 

Dans le cadre de ces financements MFED, la BERD octroie des prêts aux banques partenaires dans ses pays d’opérations, qui ensuite rétrocèdent les fonds aux clients investissant dans des programmes en faveur de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Un tel outil est essentiel pour toutes les banques de développement, dont la BERD, afin de mobiliser d’importants volumes de capitaux privés pour lutter contre les problèmes climatiques mondiaux.

Lors du forum, la BERD et BMCE Bank of Africa ont signé leur accord le plus récent au titre du programme MorSEFF, mécanisme de financement pour l’énergie durable spécifiquement adapté au marché marocain.

Cet accord représente un financement de 35 millions d’euros fourni par la BERD, ainsi que l’Agence française de développement (AFD) et la Banque européenne d’investissement (BEI), avec le soutien de la Facilité d’investissement pour le voisinage de l’Union européenne (FIV UE).

Cette initiative vient s’ajouter à une série d’investissements verts de grande envergure qu’a réalisés la BERD au Maroc au cours de ces 12 derniers mois, notamment un investissement conjoint BMCE Bank of Africa-BERD de 126 millions d’euros dans le parc éolien de 120 MW à Khalladi près de Tanger et un prêt de 24 millions d’euros à Éléphant Vert, producteur de biofertilisants implanté au Maroc.

Ces projets s’inscrivent dans la stratégie de la BERD pour une transition vers une économie verte, adoptée à l’approche de la COP 21 à Paris. Cette stratégie vise à porter le financement annuel des projets verts à 40 % des investissements annuels de la BERD d’ici 2020 (contre 24 % en moyenne durant les dix années qui ont précédé 2016).

La BERD investit dans la promotion du développement du secteur privé dans 36 pays à travers trois continents – de la Mongolie en Asie centrale au Maroc sur les rives de l’océan Atlantique, en passant par l’Estonie sur la Baltique et l’Égypte sur la mer Méditerranée.

La BERD met tout particulièrement l’accent sur les investissements dans l’utilisation durable de l’énergie et des ressources. Depuis 2006, elle a investi plus de 20 milliards d’euros dans quelque 1 160 projets axés sur l’énergie verte, d’un montant total supérieur à 112 milliards d’euros. Plus de 1 milliard d’euros a été notamment consacré à 44 projets écologiques dans la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen, d’un montant de 6,5 milliards d’euros et susceptibles de permettre, d’après les estimations, une économie de 1,7 million de tonnes de pétrole par an (5 700 kilotonnes de CO2 par an).

La BERD s’apprête à participer activement à la COP 22. Elle pilotera des activités destinées à renforcer les capacités en rapport avec les contributions déterminées au niveau national (CDN), l’efficacité énergétique, les politiques relatives aux marchés des quotas d’émissions de CO2, l’adaptation et le transfert de technologies.